La minute du boss : Comment l'intelligence artificielle générative impacte nos sociétés

Au sein des entreprises, l'IA conquiert dirigeants et salariés. Les cybercriminels l'adorent. Les sondeurs s'en emparent. À l'approche des Jeux Olympiques Paris 2024, les Français s'inquiètent. L'IA générative, qui évolue à une vitesse éclair, est partout. Elle modifie notre mental, nos opinions et nos comportements digitaux.

Décrypter le vrai du faux : comment faire ?

Une enquête menée par l'Ifop pour Alucare indique que 40 % des hommes et 28 % des femmes estiment être en mesure d'identifier une vidéo ou une image générée par l'intelligence artificielle. L'enquête les a testés : 75 % des répondants n'ont pas su repérer le faux portrait d'un médecin, 64 % la fausse image d'un homme à cheval, alors qu'une mise en scène de Donald Trump entouré de policiers a été jugée crédible par 29 % des participants.

Si 69 % des Français affirment être au courant de l'existence des deepfakes, cela ne les empêche pas de tomber dans leur piège. Ces chiffres mettent en évidence le décalage entre la croyance à pouvoir déjouer la technologie, et la capacité à y parvenir.

Une confiance dans le digital érodée

Naviguer sur la toile, c'est avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. La question n'est pas de savoir si elle va tomber, mais plutôt quand. Notre quotidien hyper connecté démultiplie les occasions de se faire piéger. En 2024, on dénombre déjà de nombreuses cyberattaques abouties touchant des millions d'utilisateurs : France Travail, la CAF, le Crédit Agricole, ou encore Anydesk, pour n'en citer que quelques-uns. Ces cyberattaques à répétition et la prolifération de faux contenus engendrent un stress quant à l'utilisation d'outils digitaux.

70 % des Français expriment des craintes quant à la sécurité de leurs données personnelles, selon le rapport « Trust in Tech » d'Edelman de 2023. La 11ème édition du Baromètre de la Confiance dans le numérique, publié par l'ACSEL début mars, confirme ces craintes : depuis l'arrivée de l'IA générative, 62 % des répondants se méfient de ce qu'ils voient sur les réseaux sociaux, et 53 % de ce qu'ils voient dans les médias.

Rétablir de la sérénité dans l'utilisation des nouvelles technologies

Pour que les internautes reprennent confiance, il faut qu'ils se forment. Et ce travail d'éducation et de sensibilisation doit commencer tôt, très tôt. En effet, les nouvelles générations ont grandi avec les technologies digitales et sont soumises dès leur plus jeune âge aux réseaux sociaux. Elles doivent être sensibilisées à leur potentiel et à leur travers, et développer un esprit critique. Si certaines initiatives ont été mises en place par le gouvernement dans les établissements scolaires pour éduquer sur les enjeux du numérique, ce travail doit se poursuivre au sein des entreprises. Selon une étude OpinionWay pour Slack, 76 % des salariés français souhaiteraient être formés à l'utilisation de l'intelligence artificielle. Un chiffre qui souligne leur curiosité et leur envie de monter en compétences sur ce sujet, et qui devrait encourager les entreprises à mettre en place des programmes adaptés.

L'ignorance engendre la peur. L'éducation et la formation à l'IA sont essentielles pour la comprendre et saisir les nombreuses opportunités qu'elle offre. Que ce soit dans les entreprises, dans les écoles ou dans les foyers, se former aux nouvelles technologies, à leurs risques et à leur potentiel, permet de les utiliser plus sereinement.

Baptiste David est diplômé d'un master de gestion des risques et sécurité des systèmes informatiques de l'Institut de Science Financière et d'Assurances (I.S.F.A). Il est également titulaire d'une licence en Mathématiques appliquées aux sciences sociales de l'Université Jean Monnet Saint-Etienne. Durant sa carrière, il occupera le rôle de consultant en sécurité informatique (Lexsi, EXCUBE), en parallèle de celui de chargé de formation pour différents établissements (Université Claude Bernard Lyon 1, L'École LDLC, Euridis Business School, et Oteria Cyber School).Il rejoint Tenacy en 2018 en tant que responsable Avant-vente avant d'évoluer vers le poste de responsable de la stratégie marché, qu'il occupe depuis octobre 2023.